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lettre de grâce accordée par Ivan au métropolitain Athanase, et par laquelle il était reconnu que tous ses gens, ses couvens, ses fonctionnaires, ses valets et ses paysans, tous justiciables du Patriarche, excepté pour le seul cas de meurtre, étaient non seulement affranchis du pouvoir des Boyards, des Lieutenans et des Magistrats du Tsar, mais qu’ils étaient également délivrés de tout impôt envers la couronne, ancien droit politique de notre clergé, qui se conserva intact, même sous les règnes de Vassili Schouisky, de Michel et de son fils (88).

Loi au sujet des Paysans. La loi qui rendait serfs les paysans, était favorable par son but aux propriétaires peu riches, mais elle avait pourtant, comme nous l’avons dit, (89), même pour ceux-là, un résultat fâcheux ; c’était la désertion fréquente : surtout dans les terres qui appartenaient à la petite noblesse : les Seigneurs, recherchant les fuyards, s’accusaient entre eux de les receler, et s’engageaient souvent dans des procès qui les ruinaient (90). Le mal devint si grand que Boris, ne voulant pas supprimer une loi faite pour le bien, résolut toutefois de la déclarer provisoire ; et en 1601, il permit par-