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maisons de l’eau-de-vie russe, de la bierre et de l’hydromel pour leur usage ; mais qu’ils ne pourraient vendre que des vins étrangers en gros, et non en détail. Les Ambassadeurs se rendirent avec cette Charte à Novgorod, la présentèrent au voïévode, prince Bouinos-Rostofsky, et lui demandèrent un emplacement pour construire des maisons et des boutiques ; mais le Voïévode attendit pendant si long-temps un ordre particulier à cet égard, qu’ils perdirent patience et se rendirent à Pskof, où ils furent plus heureux : le Gouverneur de la ville leur donna tout de suite un emplacement sur les bords de la Velika, hors la ville, à l’endroit où se trouvaient autrefois les boutiques des Allemands, et où l’on voyait encore leurs ruines, monumens de l’ancienne splendeur du commerce dans la patrie d’Olga. Les habitans de Pskof étaient aussi satisfaits que les Lubeckois ; car ils connaissaient par tradition l’heureuse alliance qui avait existé entre leur ville et la Ligue Anséatique ; mais le passé ne pouvait plus revenir, vu le changement des rapports de cette Ligue avec l’Europe, et de Pskof avec la Russie.