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avec lui, elle n’oubliait jamais de louer Boris et les Russes. Enchanté de ses faveurs, cet envoyé saisit avec empressement l’occasion de lui prouver son dévoûment. Le 18 février 1601, jour épouvantable pour Londres, lorsque le malheureux d’Essex, après avoir osé se déclarer rebelle, marchait avec cinq cents hommes dévoués pour s’emparer de la forteresse, et que toutes les rues, fermées par des chaînes, se remplissaient de soldats et de citoyens armés, Mikoulin se joignit aux Anglais fidèles et prit avec eux les armes pour sauver Élisabeth. Cette généreuse conduite toucha la Reine, et, après avoir appaisé la révolte, elle en écrivit elle-même au Tsar et lui fit les plus grands éloges du courage de son envoyé. En un mot, cette ambassade resserra encore les relations amicales qui existaient déjà entre Boris et la Reine.

Élisabeth, ennemie de l’Espagne et de l’Autriche, ne pouvait, comme Boris, adopter l’idée d’une nouvelle Croisade ou d’une alliance générale de toutes les puissances chrétiennes, pour chasser les Turcs d’Europe ; mais elle l’assura qu’elle n’avait jamais songé à favoriser le Sultan, et qu’elle faisait les vœux