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ténèbres ; que nos prêtres étaient des anges pour le clergé d’Ibérie abruti par l’ignorance. En effet, se glorifiant de l’ancienneté du christianisme dans son pays, ce clergé malheureux avait déjà oublié les principaux dogmes des conciles œcuméniques et les rites sacrés du service divin. La plûpart des églises, construites au haut des montagnes, étaient isolées et désertes : en les examinant avec attention, les prêtres de Moscou trouvèrent dans quelques-unes des restes de riches ornemens, avec la marque de l’année 1441. « Dans ces temps, leur disait Alexandre, l’Ibérie était sous la domination du grand despote Georges ; elle ne formait alors qu’un seul état : par malheur, mon ayeul la divisa en trois principautés, et la livra à la merci des ennemis du Christ. Nous sommes entourés d’infidèles, mais nous rendons encore hommage au vrai Dieu et au Tsar orthodoxe ». Le prince Zvénigorodsky promit, au nom de la Russie, l’indépendance de toute l’Ibérie et le rétablissement de ses temples et de ses villes, dont il voyait partout les ruines. Il ne parla dans ses dépêches que de deux petites villes,