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conservant que pour la forme les rites de l’Église grecque. Le peuple s’agitait, les temples devenaient déserts. Afin de calmer ces troubles par l’acte solennel d’un Concile, tous les prélats se réunirent à Brest où assistèrent aussi tous les grands du Royaume et les ambassadeurs de Clément VIII et du patriarche de Byzance. Mais, au lieu d’obtenir la paix, on ne fit qu’irriter les haines. Le Concile se partagea en deux partis dont l’un anathématisa l’autre ; et, depuis cette époque, il existe deux Églises en Lithuanie, celle des unis, et l’ancienne Église Orthodoxe. La première fut sous la dépendance de Rome, et la seconde, sous celle de Constantinople. Celle de l’union sous la protection spéciale des Rois et des Diètes, se renforçait et opprimait l’orthodoxe, dans son état déplorable d’abandon ; et, pendant long-temps les gémissemens de nos frères coréligionnaires se perdaient dans les airs, ne trouvant, ni pitié, ni justice dans le pouvoir suprême. C’est ainsi que, dans la Diète même, un de ces chrétiens zélés de la confession Grecque (264), osa dire au roi Sigismond :