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Dee, illustre mathématicien, astrologue et alchimiste, que la reine Élisabeth appelait son philosophe, et qui se trouvait alors en Bohême : Fédor lui fit proposer par les négocians de Londres, deux mille livres sterlings par an, à quoi Boris ajouta mille roubles, la table du Tsar et tout le service, pour profiter, à ce que l’on prétendait, de ses connaissances pour la découverte de nouveaux pays au Nord-est, au delà de la Sibérie. Mais n’est-il pas plus probable que c’était pour lui confier l’éducation du fils de Boris, que, dans ses pensées secrètes, le père destinait déjà au Trône ? La réputation d’alchimiste et d’astrologue relevait encore aux yeux de l’ignorance celle de mathématicien ; mais Dee, dont l’imagination n’était tendue qu’à la recherche de la pierre philosophale, et fier dans sa pauvreté, refusa les propositions du Tsar en témoignant sa reconnaissance, et sembla ainsi avoir prévu, par les calculs de l’astrologie, sa science favorite, le sort futur de la Russie et de la famille de Boris.

Ce que nous recherchions avec le plus de zèle en Europe, c’était des métallurgistes