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temps, ces fonctionnaires ne cherchaient qu’à s’enrichir au plutôt par toutes sortes de moyens ; les plaintes recevaient satisfaction, mais c’était ordinairement après que celui qui avait pillé, était déjà remplacé : alors on le jugeait avec sévérité ; on le privait de tout ce qu’il avait acquis illégitimement, on l’exposait en public, on le fouettait et on lui attachait au cou quelques-uns des objets pillés par lui, une bourse avec de l’argent, des zibelines ou autres choses. La Loi ne permettait aucun présent ; mais les gens rusés trouvèrent moyen de l’éluder. Le pétitionnaire, en entrant chez le juge, déposait de l’argent sous les Images, prenant pour prétexte d’acheter des cierges ; mais cette invention fut bientôt défendue par un Oukase. Ce n’est que le jour de Pâques qu’il était permis aux Juges et aux Employés de recevoir en présent, avec un œuf rouge, quelques ducats, dont le prix montait ordinairement (230) à cette époque, de seize à vingt-quatre altines et plus. Du moins, nous voyons le louable effort que faisait le gouvernement pour remédier à un mal connu même dans des siècles plus civilisés. Tortures et supplices. Le même zèle qui