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règle fondamentale dans tous les procès ; et Ivan-le-Terrible, qui foula à ses pieds tout principe d’humanité, ne toucha point aux Lois Civiles. Il ne reprit même pas les terres de la Couronne, à ceux qui pouvaient prouver qu’ils en jouissaient depuis plus de six ans (229). Godounoff, ayant, au nom de Fédor, publié cette Loi politique, si importante sur l’asservissement des cultivateurs, n’avait rien ajouté au Code ; mais il veillait à ce qu’il fût exactement observé ; car, il ambitionnait la réputation d’homme juste, et s’en montrait digne dans toutes les affaires publiques ; ce qu’attestent les Annalistes, qui font l’éloge du siècle heureux de Fédor. Comme au temps d’Ivan, les tribunaux des provinces étaient présidés par les Lieutenans du Tsar, qui étaient choisis parmi les Boyards et les premiers Dignitaires ; tous les membres du Conseil de Fédor étaient Lieutenans de quelque province et quittaient rarement Moscou ; mais ils avaient des adjoints, des Diaks, autorisés par eux à juger. On dit que le peuple détestait généralement les Diaks pour leur cupidité : n’étant jamais en place que pour peu de