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cent mille roubles, en comptant les économies des Chambres militaires, celles des Streletz, des étrangers et de l’artillerie, qui, ayant leurs propres revenus, envoyaient également au trésor de la grande recette, les sommes qui leur restaient ;, de manière que le trésor du Kremlin, sous le cachet de Fédor ou de Godounoff (224), après avoir satisfait à toutes les principales dépenses de l’Empire pour la Cour et l’armée, ne recevait pas moins chaque année d’un million quatre cent mille roubles (six à sept millions de nos roubles d’argent d’aujourd’hui). Malgré cette richesse, dit Fletcher dans son livre sur la Russie, Fédor, suivant le conseil de Godounoff, fit fondre une quantité de vases d’or et d’argent dont il avait hérité de son père, et en fit battre monnaie ; voulant, par cette preuve d’une prétendue pénurie, justifier l’énormité des impôts.

Pour augmenter les richesses de l’État, Fédor, à l’assemblée générale du Clergé et des Boyards, au mois de juillet 1584, confirma l’ordonnance d’Ivan, de 1582, qui prescrivait aux Évêques, aux Églises et aux Couvens, de