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étendu les possessions de la Russie, augmenté le nombre des Princes, ses tributaires et ses serviteurs (217). Ils firent valoir la considération que lui témoignaient les plus illustres souverains de l’Europe et de l’Asie, la tranquillité dont on jouissait à l’intérieur, les bienfaits répandus sur l’armée et sur le peuple, la justice qui régnait dans les tribunaux, la protection que trouvaient les pauvres, les veuves et les orphelins. Les Boyards conclurent en disant : « Nous vous rappellerons une particularité mémorable. Lorsque le Tsar Fédor eut, par le courage et les talens du Régent, remporté une éclatante victoire sur le Khan, il s’en réjouit dans un festin avec les Évêques et les Grands de l’État. Alors, dans une effusion de reconnaissance, il ôta de son cou la chaîne d’or des Tsars et la passa à celui de Godounoff ». Le Patriarche expliqua à l’Assemblée que le Tsar, par une inspiration du Saint-Esprit, avait ainsi mystérieusement signalé le rang suprême réservé à Boris. De nouveaux cris de « vive notre Souverain Godounoff » se firent entendre ; et le Patriarche dit à l’Assemblée ; « La voix du