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blement dans celle de toute la nation. Il prouva que le Tout-Puissant avait destiné depuis long-temps à lui et à ses descendans le Trône occupé par la dynastie de Vladimir, qui venait de s’éteindre dans la personne de Fédor. Il parla de David, roi des Juifs, de Théodose-le-Grand, de Marcian, de Michel-le-Bègue, de Bazile de Macédoine, de Tibère et d’autres Empereurs de Byzance qui, des rangs les plus obscurs, avaient été élevés au Trône, par des décrets incompréhensibles de la Providence ; il compara leurs vertus à celles de Boris ; il l’exhorta, le conjura de céder, et ne put ébranler sa fermeté, ni dans ce jour, ni dans les suivans, ni devant le peuple, ni sans témoins, ni par les prières, ni par les menaces. Godounoff refusa positivement la couronne.

Mais les Patriarches et les Boyards ne perdaient point encore l’espoir ; ils attendaient l’assemblée générale qui devait avoir lieu à Moscou, six semaines après la mort de Fédor ; c’est-à-dire, qu’ils y convoquèrent tous les hommes notables des villes, des gouvernemens ; le clergé, les employés civils et militaires, les marchands et les bourgeois. Godou-