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Quand cette lugubre cérémonie fut terminée, on répandit de riches aumônes sur les pauvres, sur les Églises et les Monastères ; ou ouvrit les prisons et on délivra tous les détenus même les meurtriers, afin de couronner par cet acte de clémence, la gloire terrestre des vertus bienfaisantes de Fédor.

Ainsi s’éteignit sur le trône de Moscou l’illustre dynastie Varègue, à laquelle la Russie doit son existence, son nom et sa grandeur ; qui, faible comme on l’a vue à sa naissance, parvint, à travers des siècles de troubles, au milieu des combats et du sang, à maîtriser le nord de l’Europe et de l’Asie, par l’esprit martial de ses souverains et de son peuple, par le bonheur qui accompagna ses entreprises, et la volonté de la divine Providence.

Bientôt la Capitale apprit que la mort de Fédor avait frappé du même veuvage Irène et le trône de Monomaque ; que la couronne et le sceptre y restaient déposés, et qu’enfin la Russie, privée de son Tsar, était également privée de sa Souveraine.

On dit que le pieux Fédor, dans ses adieux à Irène, et malgré son testament, lui avait