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esclaves Chrétiens. Le Pape me déteste à cause du Roi d’Espagne, ennemi irréconciliable de l’Angleterre, puissant par ses flottes et par les richesses des deux Indes, mais que j’ai mis à la raison aux yeux de toute l’Europe occidentale. Je compte aussi dans l’avenir sur la protection du Très-Haut, dont puisse également jouir la Russie ».

Tels furent les derniers actes de la politique extérieure de Fédor, marquée par le génie de Godounoff. Passons aux affaires de l’intérieur.

Loi sur l’asservissement des Paysans et des Domestiques. Nous savons que dans les temps les plus reculés, les paysans jouissaient en Russie de la liberté civile, mais sans posséder de biens fonds ; qu’à une époque désignée par la loi (192) ils avaient le droit de changer de domicile et de Seigneur, à la condition de faire valoir une partie de la terre pour leur propre compte, et l’autre, pour celui du propriétaire ; ou bien de lui payer une redevance (Obrok). Le Régent vit le désavantage de ces émigrations qui souvent trompaient l’espoir qu’avaient eu les cultivateurs, de trouver un meilleur maître, et ne leur donnaient le temps ni de s’éta-