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qui, pour lui en donner une preuve, avait défendu un livre publié par Fletcher, en 1591, sur la Russie ; livre offensant pour le Tsar, et écrit en général, dans un esprit d’inimitié contre notre patrie (190). Peut être aussi la mort d’un illustre dignitaire du Tsar, que les Anglais haissaient, contribua-t-elle à leur succès. En 1595 (191), mourut le premier Diak, André Stchelkaloff, le plus habile homme d’État de la Russie et qui, pendant l’espace de vingt-cinq ans, avait su plaire à Ivan et à Boris par ses talens, par son esprit subtil et rusé, par une conscience facile, et un mélange de bonnes et de mauvaises qualités nécessaire au serviteur de pareils maîtres. En 1596, Élisabeth remerciait déjà le Tsar de ses bonnes dispositions et des nouveaux privilèges donnés au commerce de Londres ; ces privilèges lui accordaient le droit de faire le commerce dans toute la Russie, avec toute liberté, sans aucune restriction et sans payer de droits. Élisabeth, en louant la sagesse de notre Conseil Suprême, dans lequel Vassili Stchelkaloff, frère d’André, avait pris sa place et le titre de Diak et Garde des Sceaux, écrivit