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tinople ; à cause des secours pécuniaires que nous avions accordés à Rodolphe ; que toujours nous tenions le Khan en respect, et que depuis long-temps nous aurions obtenu l’alliance de l’Europe chrétienne avec la Perse, si l’Empereur ne nous avait point trompés par de vaines promesses. En même temps il arriva à Moscou, un courrier de Maximilien qui désirait que Fédor lui accordât des secours en argent, pour l’aider à obtenir la couronne de Pologne ; on désirait qu’il l’obtînt, mais on lui refusa l’argent. Le Burgrave quitta Moscou au mois de juillet, n’emportant que beaucoup d’honneurs et de riches présens.

Le Légat du Pape à Moscou. Ce qu’il y a de plus étonnant c’est que Rodolphe, pour excuser ses délais, prétextait le nouvel avénement du pape Clément VIII, et que ce pape envoyait, à cette époque même, auprès de Fédor, par la Lithuanie, le légat Alexandre Comuleus pour la même affaire, conjurant le Tsar de délivrer les puissances chrétiennes du joug des Ottomans (179). Il est douteux que Comuleus et l’ambassadeur Autrichien se soient vus à Moscou ; du moins ils parlaient et agissaient sans la moindre com-