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de Portugal et de Danemark m’ont conjuré de détruire ton royaume, pendant qu’ils agiraient de toutes leurs forces contre le Sultan. Mes propres Boyards, mes Princes, mes Voïévdes et particulièrement les habitans de l’Ukraine, me supplient également de me rappeler toutes vos iniquités et vos cruautés, de faire marcher mes troupes et de ne point laisser pierre sur pierre dans le centre même de ta horde. Mais, désirant ton amitié et celle du Sultan, je n’écoute, ni les ambassadeurs des Souverains européens, ni les cris de mon peuple, et je te propose mon alliance et de riches présens (174) ». Obligé par Amurat d’aller sans cesse d’un pays à un autre, en Moldavie, en Valachie ou en Hongrie, pour réprimer les révoltes des tributaires Ottomans, ou combattre les Autrichiens, le Khan fatiguait ses troupes par des marches continuelles, et en perdait un grand nombre dans les combats, sans en retirer d’autre avantage qu’un faible butin. Dans ces fâcheuses conjonctures, Kazi-Ghiréï obtint du Sultan la permission de tromper la Russie par une fausse réconcilia-