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moment propice pour déclarer la guerre à la Russie. Cependant, quoiqu’à Constantinople nous traitassions de brigands, les guerriers du Don, nous leur fournissions des munitions de guerre, du plomb et du salpêtre. Leur nombre s’accrut des Cosaques du Dniéper et de tous les déserteurs, qu’ils accueillirent parmi eux. Indiscipline des Cosaques du Don. Ils étaient continuellement en guerre avec Azof et les Nogais, les Tcherkesses et la Tauride, et allaient en mer chercher du butin, tantôt soumis au Tsar, tantôt en révolte contre lui. Nastchokin écrivit d’Azof à Moscou, que les Cosaques des camps du midi lui avaient enlevé de vive force les présens du Tsar ; qu’ils ne voulaient pas lui rendre sans rançon, leurs prisonniers, un Tschaousch du Sultan avec six Princes Tcherkesses, et que, dans un accès de colère, ils avaient coupé la main à un d’entr’eux en s’écriant : « nous sommes fidèles au Tsar blanc, mais ceux, dont nous nous rendons maîtres par nos armes, nous ne les rendons pas pour rien ». Les Cosaques méritaient d’être punis de leur indiscipline ; mais à titre d’ennemis irrécon-