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sulman, préférable au joug Ottoman ; que, quoique nous ne fussions point en guerre avec la Lithuanie, nous ne lui en voudrions pas des ravages qu’il commettrait dans ce pays qui était son ennemi ; cet acte de duplicité étant de ceux permis en politique. Mais l’envoyé n’était point encore parvenu en Tauride, Invasion des Tatares de Crimée. lorsqu’il apprit que les tsarévitches, Kalga-Feti-Ghiréï et Nouradin Bakhta, avaient déjà porté le fer et la flamme dans les pays de Rézan, Cachir et Toula. Le Régent ayant négligé de pourvoir à leur défense, ils devinrent la proie de leur vengeance et de leur cupidité. Cependant ils ne songèrent point à marcher contre Moscou ; ils retournèrent sur leurs pas, mais après avoir réduit en cendres les villages et fait prisonniers un grand nombre de nobles avec leurs femmes et leurs enfans. Ce défaut de prévoyance de la Russie lui valut les sarcasmes du Khan, qui dit, avec un air d’étonnement, à un des envoyés de Fédor : « Qu’est devenue l’armée moscovite ?…. Nos Tsarévitches et nos Princes n’ont tiré, ni leurs sabres de leurs fourreaux, ni leurs flèches de leurs carquois ; ils chassaient devant