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rencontré l’intrépide voïévode prince Vladimir Bachteiaroff, envoyé à Pakhra avec deux cent cinquante enfans Boyards, l’avait battu et poursuivi jusqu’au village de Bitz. Alors nos troupes se préparèrent au combat ; chaque régiment prit sa place, sans sortir des retranchemens, et le soir ils furent joints par toute la garde du Tsar. Boris Godounoff parut enfin armé de pied en cap, sur son cheval de bataille, sous l’antique étendard des grands Ducs. Celui qui était l’âme de l’État dans le Conseil, devait également animer les troupes dans un combat où il y allait du sort de l’Empire ; Fédor lui donna tous ses Nobles et ses Gardes-du-Corps, jusqu’alors inséparables de sa personne ; il s’enferma dans un appartement isolé, avec sa femme et son confesseur, pour y prier ; il ne craignait point le danger, parce qu’il regardait la peur comme un péché, et après avoir fait tout ce qu’il pouvait pour la défense de la patrie, il se livrait lui et son Empire, avec une tranquillité angélique, à la volonté du Tout-Puissant. Le Régent entouré de tous les Boyards, qui le suivaient comme le Monarque, fut reçu et salué par les