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et qui leur disait que toute notre armée était occupée à la guerre que le Tsar faisait à son maître. Nous entretenions toujours des amis et des espions en Crimée, non seulement pour connaître toutes les actions des Khans, mais même pour être instruits de leurs projets. À cette époque il s’y trouvait aussi des émissaires de Moscou ; par conséquent le Khan ne put dérober à notre connaissance, ses redoutables préparatifs ; mais il sut nous tromper. Il persuada au vigilant Boris qu’il allait ravager Vilna et Cracovie, nomma une ambassade qui devait se rendre à Moscou, pour y conclure une alliance avec nous, et exigea que le Tsar, de son côté, envoyât auprès de lui un de ses premiers Dignitaires. Pendant ce temps le plus grand mouvement régnait parmi les hordes nomades ; tout ce qui pouvait porter les armes, jeunes et vieux, montait à cheval. Ils furent joints par des troupes des Nogais et par celles du Sultan qui vinrent d’Azof et de Bielgorod avec de l’artillerie (145). Le printems, toujours dangereux pour la Russie méridionale, allait arriver ; le Conseil du Tsar était sans inquiétude, il avait envoyé au com-