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Vassilissa, femme du boyard Volokhoff (128), et son fils Joseph, s’étant lâchement vendus à Godounoff, lui servirent d’instrument. Mais, dit l’Annaliste, le poison n’agit point sur l’enfant (129). Peut-être la conscience arrêtait-elle encore les exécuteurs de ce projet digne de l’enfer ; peut-être une main tremblante ne versait-elle le poison qu’avec hésitation, et en diminuait la dose, au grand mécontentement de l’impatient Godounoff qui résolut de se servir d’exécuteurs plus hardis. Son choix tomba sur deux fonctionnaires, Zagriasky et Tcheptchougoff, qui étaient comblés des bienfaits du Régent ; mais tous les deux refusèrent la proposition qui leur fut faite. Prêts à verser leur sang pour Boris, ils frémissaient à l’idée d’un assassinat. Ils promirent seulement de se taire, et dès cet instant ils furent persécutés (130). Alors, le plus dévoué des complices de Boris, l’Okolnitcheï Klechnin, menin du Tsar, présenta un homme sur, le diak Bitiagofsky, dont tous les traits annonçaient la férocité et répondaient de sa fidélité dans le crime. Godounoff lui donna de l’or à pleines mains, il lui en promit encore davantage et