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tait point le tumulte des passions dans le choix d’une nouvelle dynastie ; et fermement persuadé que le sceptre, tombé des mains du dernier prince du sang de Monomaque, serait remis à celui qui régnait déjà depuis long-temps et avec gloire, sans porter le titre de Souverain, cet ambitieux effréné ne voyait entre lui et le Trône, qu’un enfant sans défense ; et, comme un lion féroce, il dévorait déjà des yeux sa proie…… La perte de Dmitri était inévitable.

Pour commencer l’exécution de son horrible dessein, Boris pensa à faire déclarer bâtard le Tsarévitche, comme étant fils de la sixième ou septième femme d’Ivan (125). Il défendit de prier pour lui et de prononcer son nom dans l’office divin ; mais il considéra ensuite que ce mariage, quoique réellement contraire aux lois, avait été confirmé ou toléré par l’autorité ecclésiastique ; que celle-ci, en le rompant, ferait un aveu humiliant de sa faiblesse humaine : ce qui produirait un double scandale dans la chrétienté ; que d’ailleurs Dmitri n’en resterait pas moins Tsarévitche, dans l’opinion publique, et seul suc-