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vageait la Lithuanie : ces circonstances parurent favorables au Tsar, pour une entreprise importante que réclamait depuis long-temps l’honneur de la Russie. Nous nous vantions de notre puissance, ayant effectivement la plus nombreuse armée de l’Europe, et pourtant une partie de l’ancienne Russie était au pouvoir de la Suède ! La trêve, conclue avec le roi Jean, expirait au commencement de l’année 1590 (94), et la seconde entrevue des Ambassadeurs, sur les bords de la Plussa, au mois de septembre 1586, était restée sans résultat, les Suédois n’ayant pas voulu consentir à nous rendre leurs conquêtes ; condition sans laquelle nous ne voulions pas entendre parler de paix. Ils ne proposèrent qu’un échange, en rendant Koporié pour le district de Soumersk et les bords de la Néva. Jean se plaignait que les Russes inquiètaient la Finlande par leurs incursions, et qu’ils la ravageaient comme des tigres (95). Fédor reprochait aux Voïévodes suédois leurs brigandages dans les contrées de Zaonéga, d’Olonetz, de Ladoga et de la Dvina. Pendant l’été de 1589, ils étaient venus de la Caïanie piller les terres