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moyens de s’occuper du grand œuvre de chasser les Turcs de Byzance. Nous vantions nos forces, en lui disant qu’il ne dépendait que de la Russie, de lancer contre le Sultan les innombrables hordes de l’Asie ; que le Schah de Perse mettrait deux cent mille hommes en campagne, le Tsar de Bucharie cent mille, celui de Chiva cinquante mille, celui d’Ibérie cinquante mille, le Schavkal trente mille, les princes Tcherkesses, de Tumen et d’Okoustk soixante-dix mille, et les Nogais cent mille ; que la Russie, pouvant aisément vaincre la Suède, et n’ayant plus d’autre ennemi, joindrait, sous le signe de la Croix, ses légions aux troupes de l’Autriche, de l’Allemagne, de l’Espagne, du Pape, de la France et de l’Angleterre, et que les barbares Musulmans n’existeraient plus bientôt que dans la mémoire des hommes. Comme on retenait les courriers russes en Lithuanie et à Riga, nous ouvrîmes une communication avec l’Autriche, à travers la mer du Nord et Hambourg. Nous demandions que Rodolphe et Maximilien envoyassent immédiatement des plénipotentiaires à Moscou pour arrêter