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un Souverain d’une autre religion, un hérétique, et les Seigneurs laïques de leur parti, ajoutaient : « L’ennemi naturel et endurci de la Lithuanie et de la Pologne ne montera sur le trône, avec la puissance oppressive de la Russie, que pour écraser nos libertés, nos droits et nos lois. Vous vous êtes plaints lorsqu’Étienne amena avec lui quelques centaines de Hongrois ; que sera-ce lorsque nous verrons ici des milliers de fiers et farouches Moscovites (84) ! Croyez-vous que leur orgueil leur permette de se réunir à nous ? Ne voudront-ils pas plutôt joindre notre monarchie à celle de Moscou, comme une manche à un habit » ? D’autres ravalaient Fédor en l’appelant un homme d’un esprit faible, incapable de gouverner, de mettre un frein à la licence et de faire respecter le pouvoir royal, ajoutant qu’à peine dans six mois il serait parmi eux, et que les Turcs, ennemis irréconciliables du Tsar, qui avait conquis deux ou trois états Musulmans, auraient, en attendant, le temps de s’emparer de Cracovie. Les Seigneurs de notre parti répliquaient : « La première loi d’un État est sa