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amis, pour complaire à la veuve de Bathori, proposaient le prince de Suède Sigismond, fils de sa sœur ; les Zborovsky voulaient le duc Maximilien d’Autriche ; enfin les Seigneurs de Lithuanie et le Primat archevêque de Gnésen demandaient Fédor. Le Sultan, disposé en faveur du frère d’Étienne, menaçait de la guerre, si le choix, au lieu de favoriser ce frère, tombait sur Maximilien ou sur le Tsar de Moscou, tous deux ennemis de la Porte ottomane. L’endroit qu’on appelait l’Enceinte des Chevaliers, et où se tenaient ces assemblées bruyantes, présentait quelquefois l’aspect d’un champ de bataille ; des bandes armées tiraient les unes contre les autres. À la fin, ils convinrent sagement de terminer leurs différends et de planter dans le champ trois enseignes, une Russe, une Autrichienne et une Suédoise, pour voir la quantité d’électeurs qui se rangeraient sous chacune d’elles, et pour déterminer ainsi la pluralité des voix. L’enseigne de Fédor était un bonnet russe ; celle d’Autriche, un chapeau allemand, et celle de Suède, un hareng ; la première eut la supériorité : elle réunit autour d’elle un si