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par la suite, avoir de nouveau des souverains particuliers, et redevenir ennemies de la Russie ; mais, à une entreprise aussi importante, il mettait pour condition l’alliance avec l’Empereur, avec l’Espagne et la Perse, et ne promettait rien définitivement, cherchant uniquement à séduire l’imagination des seigneurs Polonais, par une idée aussi grande que hardie. Fédor, disposé, en apparence, à faire des concessions pour réussir dans son projet, montra une résistance invincible lorsque la Diète exigea de lui des sacrifices qui ne s’accordaient ni avec la religion, ni avec la dignité et l’intérêt de la Russie.

Nos boyards Étienne Godounoff et le prince Troëkouroff, furent arrêtés au nom du Sénat de Pologne, le 12 juillet, dans le bourg d’Okouneff, à quinze verstes de Varsovie ; on leur dit qu’il n’y avait pas un seul endroit dans la Capitale, où ils pussent être en sûreté, et qu’elle était pleine d’une soldatesque indisciplinée, et remplie de troubles et de désordres. Ce récit était véritable. Le Clergé, les Grands, les Chevaliers ne pouvaient s’accorder sur le choix d’un Roi. Zamoïsky et ses