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ruption 1540—1541. soudaine, jusque dans le cœur des possessions moscovites. Mais le conseil, dirigé par Belzky, en régularisant les affaires de l’intérieur, ne perdait pas de vue les mesures de sûreté que réclamaient les circonstances contre les entreprises des ennemis du dehors.

Le khan, secrètement préparé à la guerre, engagea le tzar de Kazan à se réunir à lui contre la Russie. Heureusement pour nous qu’ils étaient dans l’impossibilité d’agir en même temps : le premier attendait la belle saison, afin de trouver d’abondans fourrages dans les stepps, et le second, qui ne possédait qu’un petit nombre de bateaux de guerre, craignait de laisser derrière lui le Volga, où, en cas de fuite, son armée, poursuivie par les Russes, aurait été menacée de périr. Incursion du tzar de Kazan.
Décembre.
Cependant Sahib-Ghireï, enhardi par l’inépuisable patience du gouvernement moscovite, laissant derrière lui Nijni-Novgorod, s’avança sans obstacle jusqu’à Mourom ; mais il ne put pénétrer plus loin, car les soldats et les habitans combattaient avec le plus grand courage, sur les murailles ainsi que dans de fréquentes sorties. Le prince Dmitri Belzky, parti de Vladimir, s’approchait en hâte, et le tzar Schig-Alei, à la tête de ses fidèles Tatars, venait de Kassimof, détruisant les détachemens ennemie