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hora regge, essere agglugliato e preposto. Ce bon Italien vante aussi la sagesse et la précision des lois de Jean. Il est à regretter qu’il dise peu de choses intéressantes sur la situation de la Russie à cette époque ; qu’il estropie les noms, et qu’en général il écrive trop vaguement.

(2) V. Kourbsky et Guagnini : Rer. Polon. t. II, p. 244. Ce dernier dit que Jean ordonna au prince Dmitri Ovtchinin, déjà ivre, de boire encore une coupe d’hydromel très-capiteux à la santé du tzar ; que ce prince ne put pas en avaler même la moitié ; que le tzar fit mener ce voïévode, âgé de 25 ans, dans un caveau et l’y fit étouffer (probablement vers l’an 1563, car après cette époque il n’est plus fait mention de lui). Guagnini, contemporain de Jean, était natif de Vérone et au service de Pologne ; il commandait à Witebsk et prenait le titre de peditum in arce Witebska finitima Moschoviæ Præfectus ; il s’occupait à écrire l’histoire de sa seconde patrie. Sa Sarmatia avec la description de l’Empire Moscovite et de la tyrannie de Jean (Gesta præcipua tyrannisque ingens Monarchæ Moscoviæ, J. B. nuper perpetrata), fut imprimée en 1581 à Spire. C’est ce même livre qu’Étienne Batory envoya au tzar en disant : « Lisez ce qu’on dit de vous en Europe. » Jean voulut répondre ; mais, comme il est probable, il changea de résolution. On ne peut pas garantir la vérité de tout ce que Guagnini raconte des événemens de Moscou, s’en rapportant tantôt aux bruits populaires, tantôt à des témoins oculaires, ambassadeurs et prisonniers polonais, mais son livre, qui était très-estimé en Russie, fut traduit en ancien russe vers la fin du XVIe siècle ou au commencement du XVIIe, avec plusieurs corrections dans les noms des personnes et même dans les circonstances. D’autres rapportent que le prince Ovtchinin s’attira la colère du