Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/572

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vers 1584. et l’intempérie du climat ; n’ayant pour abri que des tentes légères ou de misérables huttes ouvertes à tous les vents. Dans les temps antérieurs, il n’avait été fait mention que de voïévodes : à l’époque que nous décrivons on parle ordinairement des golovas ou chefs de division[1], qui, conjointement avec les premiers, devenaient responsables envers le tzar du résultat de chaque affaire.

Lois. Jean compléta le code civil promulgué par son aïeul, en y insérant de nouvelles lois, sans, néanmoins, changer l’esprit ou le système des anciennes. L’aïeul avait fait défense aux magistrats de s’enrichir aux dépens des plaideurs ; le petit-fils imposa une forte amende sur les juges convaincus de concussions ou d’injustices préméditées ; celles commises sans intention étaient, seules, exemptes de châtiment. Les secrétaires coupables étaient punis par l’emprisonnement ; les employés subalternes par le knout. Ceux qui avaient des plaintes à porter contre un gouverneur de province, devaient le faire avant qu’il ne fût destitué ; mais les calomniateurs recevaient une punition corporelle et payaient en outre une amende pour l’atteinte portée à l’honneur du dénoncé. Les impôts ou taxes au profit des ma-

  1. Du mot russe golova, tête.