Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/519

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

saks, 1584. par un chemin frayé sans doute depuis long-temps, peut-être même par Genghis-Khan et ses successeurs. L’arrivée de ces étrangers animait la capitale de la Sibérie et lui donnait l’aspect d’une foire tumultueuse, où les Russes trouvaient en échange de leurs pelleteries, les produits de l’industrie orientale, nécessaires ou agréables à des hommes qui, sans craindre d’exposer leur vie, aimaient à en jouir. Les marchands de Boukharie étaient attendus à Isker, lorsque Iermak apprend que le fugitif Koutchoum avait osé reparaître dans le désert du Vagaï et leur coupait le chemin. Il part aussitôt à la tête de cinquante cosaques pour aller à leur rencontre ; il les cherche pendant tout un jour et ne découvre ni la caravane, ni les traces de l’ennemi. Il revient sur ses pas et se dispose à passer la nuit sous des tentes, laissant ses bateaux amarrés au rivage, près de l’embouchure du Vagaï. C’est là que l’Irtisch, dirigeant son cours vers l’orient, se divise en deux bras dont l’un forme de sinueux détours, et dont l’autre coule en droite ligne par un canal appelé d’Iermak, mais qui doit avoir été creusé à une époque bien antérieure ; ses bords aplanis par le temps ne présentent plus aucun vestige du travail des hommes.