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1582. pour faciliter la correspondance avec Moscou, ils enseigneraient le russe aux Italiens. Il exhortait aussi Jean à chasser les dangereux docteurs luthériens qui reniaient la sainteté de la Vierge comme celle des élus du Christ, et à n’accueillir dans ses États que les prêtres latins. « Le tzar, lui répondit-on, cherchera des gens propres à l’étude, et s’il en trouve, il les enverra à Grégoire. Quant aux luthériens, ils peuvent, ainsi que tous les hétérodoxes, vivre librement en Russie ; mais ils n’oseraient pas y propager leurs erreurs. »

Antoine voulait encore réconcilier la Suède avec la Russie, insistant principalement sur la nécessité de conclure une alliance avec l’Europe entière, afin de réprimer les Turcs. « Si le roi de Suède, répondit Jean, me donne des preuves de son amour de la paix, je croirai alors à sa sincérité. Je consens à déclarer la guerre aux infidèles ; mais le pape, l’Empereur, le roi d’Espagne, celui de France et tous les autres souverains doivent auparavant convenir avec moi, par une ambassade solennelle, des mesures qu’exige cet armement de la chrétienté. Je ne puis, à présent, prendre aucun arrangement à ce sujet. » C’est-à-dire, que débarrassé des inquiétudes que lui avait données