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1582. des deux religions est la plus vraie, la plus sainte ; mais parlez si vous le désirez. » Alors Antoine dit avec vivacité, avec chaleur : « Illustre souverain, de toutes les marques de bonté que vous m’avez accordées jusqu’à présent, la plus grande est cette permission de vous parler d’un objet aussi important pour le salut des chrétiens. Loin de vous l’idée que le Saint-Père songe à vous contraindre d’abjurer la religion grecque ! Non, seigneur ! connaissant l’étendue, la force de votre esprit, il désire seulement que vous examiniez les actes des premiers conciles, et que vous établissiez comme loi immuable, dans votre Empire, les vérités qui nous sont transmises par l’antiquité. On verra alors s’évanouir les nuances qui séparent les deux Églises. Nous ne formerons plus alors qu’un seul corps en Jésus-Christ, à la grande satisfaction du seul pasteur véritable donné à l’Église par le Très-Haut. Seigneur, en suppliant le Saint-Père de procurer la paix à l’Europe, et de réunir tous les monarques chrétiens pour réprimer les infidèles, ne l’avez-vous pas reconnu vous-même pour le chef de la chrétienté ? N’avez-vous pas témoigné une estime particulière pour l’Église apostolique romaine, en per-