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1582. prince : « Dites au tzar de Moscovie que toute inimitié est éteinte dans mon cœur ; que je n’ai aucun désir de conquête pour l’avenir. Je veux qu’il me regarde comme un frère qui désire le bonheur de la Russie ; que dans l’étendue de nos États, les routes et les ports de mer soient ouverts aux négocians, aux voyageurs des deux nations, pour leur utilité réciproque. Je laisserai passer librement en Pologne et en Livonie, les Allemands et les sujets du pape qui se rendraient à Moscou. Paix aux chrétiens, mais guerre aux brigands de la Crimée ! Que le tzar s’unisse à moi pour marcher contre eux ! Nous nous concerterons sur le temps et les moyens propres à réprimer ces parjures, avides d’or et de sang. Fidèle à ma parole, je ne ralentirai pas mes efforts. Je ne suis ni Polonais, ni Lithuanien, mais un étranger sur le trône, et je veux acquérir dans l’univers une honorable réputation. » Jean témoigna sa gratitude pour les dispositions amicales de Batory, et répondit qu’il n’était plus en guerre avec le khan. En effet, le prince Basile Mossalsky, ambassadeur russe, avait, pendant un séjour de quelques années en Tauride, conclu enfin une trève avec ce pays. Mahmet Ghireï ne désirait que le repos, épuisé par les secours