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1577. la tendresse de son époux, soit en raison de sa stérilité, soit uniquement parce que ce prince, oubliant ses devoirs et sa conscience, s’abandonnait au dérèglement de ses mœurs. Telle qu’autrefois Salomonie, cette infortunée princesse fut obligée de se retirer du monde ; elle s’enferma dans le couvent de Tivkin, où elle vécut, sous le nom monastique de Darie, jusqu’en 1626. Aussitôt après sa retraite, sans observer la plus légère bienséance, sans demander aucune absolution ecclésiastique, Cinquième et sixième mariages de Jean. le tzar se maria pour la cinquième fois avec Anne Vassiltchikof (1575). Nous ignorons s’il lui accorda le titre de tzarine et s’il reçut solennellement la bénédiction nuptiale, car celui-ci ne se trouve pas dans la description de ses mariages, et nous ne voyons ni à la cour, ni dans les places éminentes, aucun des parens de cette princesse. Elle mourut bientôt et fut enterrée au couvent des religieuses de Souzdal, où reposaient les restes de Salomonie. La sixième épouse de Jean fut une veuve nommée Vassilissa Mélentief, distinguée par sa beauté. Sans s’astreindre à aucune cérémonie religieuse, il se contenta d’une simple bénédiction de son confesseur pour vivre avec elle. Ce n’était pas encore là le terme des mariages illicites du tzar, insatiable dans les meurtres comme dans les voluptés.