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men. » 1577. En attendant, le temps s’écoulait dans une inaction préjudiciable à l’État, et le coupable jouissait de l’impunité. Ces querelles de prééminence avaient également lieu dans le service de la cour : Boris Godounof, nouvel échanson et favori de Jean, eut à ce sujet, en 1578, un procès avec le prince Bazile de Sitzky. Le fils de celui-ci refusait de servir à la table du tzar, de pair avec Boris, et, bien que le prince Basile fût revêtu de la dignité de boyard, Godounof fut déclaré, par une lettre-patente du souverain, plus élevé que lui de plusieurs rangs, parce que l’aïeul de Godounof était inscrit dans les anciens registres avant les Sitzky. Mais s’il fermait les yeux sur les disputes des voïévodes à l’occasion de la primauté, il ne leur pardonnait jamais de fautes dans leur conduite militaire : par exemple, le prince Michel Nozdrovaty, officier de haut rang, fut fouetté dans les écuries pour avoir mal disposé le siége de Smilten.

« Toutefois ni les supplices, ni le déshonneur, écrit un annaliste livonien, ne pouvaient affaiblir le dévouement de ces hommes à leur souverain. Nous allons en citer un mémorable témoignage. Le prince Sougorsky, envoyé vers l’empereur Maximilien en 1576, tomba malade au moment où il traversait la Courlande.