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1577. Schouïsky et à Basile Sitzky, et partit pour Dorpat. On conduisait à sa suite le traître Magnus avec ses principaux officiers, attendant, d’heure en heure, un arrêt de mort ; mais Jean, qui bravait à toute occasion les lois de la morale et de la justice, savait être indulgent pour la trahison, selon les intérêts de sa politique. C’est ainsi que se trouvant à Dunebourg, il s’abaissa jusqu’à correspondre gracieusement avec les déserteurs Kruse et Taube, lâches intrigans qui, à la nouvelle de ses succès, avaient eu l’audace de lui offrir une seconde fois leurs services : guidé par les mêmes motifs, il excita une surprise générale en pardonnant aussi à Magnus, pendant son séjour à Dorpat. Il exigea de lui, outre un serment de fidélité, l’engagement de payer à la Russie 40,000 florins de Hongrie ; lui rendit avec la liberté Oberpalen et Kharkus, et ajouta même à ces possessions les villes de Helmet, Zighesvalde, Rosemberg, etc. Il laissa à Magnus le titre de roi, se réservant celui de souverain maître de Livonie et fit tracer dans les églises de cette province l’inscription suivante, en mauvais vers allemands, composés, à ce que l’on assure, par lui-même. Je suis Jean, souverain d’un grand nombre de pays, dont la désignation se trouve dans mes titres : je confesse la religion