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1577. à son goût pour les discussions théologiques, il eut de paisibles conférences avec le principal pasteur, sur la religion évangélique ; il s’en fallut peu cependant qu’il ne l’envoyât au supplice, pour une comparaison indiscrète de Luther avec l’apôtre Saint-Paul. Comme les places fortes de la Livonie méridionale ne faisaient aucune résistance, il marcha contre Erla dont il fit les habitans prisonniers, pour les punir de ne s’être pas rendus sur-le-champ ; ensuite il se hâta d’aller attaquer Venden. En même temps Bogdan Belzky, avec des tirailleurs moscovites, cernait la ville de Volmar, commandée par George Vilke, l’un des officiers de Magnus, place regardée comme une des plus importantes de la Livonie et dans laquelle il ne voulait pas laisser entrer les Russes, répondant à leurs sommations qu’elle avait été soumise par le sabre de son roi. Toutefois, à l’aspect des préparatifs d’un assaut, il vint trouver le voïévode moscovite et lui dit : Je sais que mon roi a prêté serment de fidélité au tzar. Je m’abstiens donc de verser du sang : prenez la ville, et moi je vais rejoindre Magnus. Mais on s’empara de lui et on l’envoya au tzar avec vingt Allemands ; les autres soldats de Magnus, au nombre de soixante-dix, furent mis en pièces. Les marchands, tous les habitans chargés