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1573—1577. pierres précieuses et de perles fines, la tête couverte d’un bonnet pointu sur lequel on voyait briller un rubis d’une grosseur extraordinaire. Les deux couronnes (celles du tzar et de son fils) étaient posées près d’eux resplendissante de gros diamans, de rubis et d’émeraudes. L’or et l’argent étaient entasses par monceaux dans les appartemens. Kobentzel écrivit aux ministres d’Autriche : « Chaque palais a son garde-meuble particulier rempli de même argenterie, mais celui du Kremlin surpasse tous les autres en richesses : en un mot, j’ai vu les trésors de Sa Majesté l’Empereur, ceux des rois d’Espagne, de France, de Hongrie, de Bohême, du grand-duc de Toscane, aucuns ne peuvent égaler ceux de Jean.… Lorsque nous nous rendions en Russie, les grands de Pologne nous parlaient, avec indignation, de l’intolérable insolence de la cour de Moscou. Au lieu de cela qu’avons-nous trouvé ? Un accueil si honorable qu’il n’aurait pu être meilleur ni à Rome ni en Espagne, car le tzar sait parfaitement comment il doit se comporter, selon les personnes qui ont affaire à lui. En humiliant les Polonais et les Suédois, il honore ceux qu’il estime et qu’il aime. » Jean fit remettre aux ambassadeurs pour présent à