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1573—1577. perdu la vie dans un combat inégal contre les Turcs. »

Les ambassadeurs autrichiens, d’accord sur la cession à la Russie de la Livonie et de Kief, cherchaient à démontrer l’impossibilité de détacher la Lithuanie de la Pologne, ces deux pays désirant être gouvernés par un même souverain. « Savez-vous, dirent-ils aux boyards moscovites, qu’il existe parmi les turbulens polonais, un secret projet de choisir pour roi un tributaire des Ottomans, le prince de Transylvanie, afin de complaire au Sultan, et au préjudice des intérêts de la chrétienté. — Cela ne sera pas, » répondit le tzar. Il exigea des ambassadeurs qu’ils confirmassent, par serment, le traité en ce qui concernait la Livonie ; mais Kobentzel et Printz déclarèrent qu’en témoignage de son estime particulière pour Jean, leur souverain enverrait, à cet effet, à Moscou, d’autres personnes revêtues des plus hautes dignités, des princes régnans, assurant que, d’ailleurs, tout se ferait au gré du tzar. Ils donnèrent parole que l’Empereur engagerait le roi de Suède à la soumission. Jean satisfait donna aux ambassadeurs un dîner au palais et les étonna par sa magnificence. Il était assis avec son fils à une table particulière, en habit de velours amarante, parsemé de