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1572. ils n’étaient plus habitués. Ils le félicitèrent au nom de ses vaillans voïévodes qui, après Dieu, lui attribuaient toute leur gloire. Étranger au sentiment de la reconnaissance il ne vit, dans cet événement, que le bonheur d’être délivré de ses inquiétudes ; il combla de faveur les messagers et les voiévodes, fit sonner les cloches, chanter un Te Deum jour et nuit, pendant une semaine entière ; et signalant lui-même sa pusillanimité, comme pour prouver que la crainte seule de l’invasion du khan, et non pas les affaires de Livonie ou de Suède, lui avait fait abandonner sa capitale, il se hâta d’y retourner avec son épouse, ses fils et toute sa cour, afin de recevoir les actions de grâce du peuple pour le salut de la patrie.

Lettre au roi de Suède. Avant de quitter Novgorod, Jean écrivit une lettre fulminante au roi de Suède. « J’avais pensé, lui disait-il, que toi et ton pays, châtiés par notre colère, vous étiez revenus de vos orgueilleuses prétentions, et j’attendais tes ambassadeurs ; ils ne viennent pas et tu fais courir le bruit que je te demande la paix !…. Je vois que le sort de la Suède ne t’inspire aucune pitié et que tu comptes sur tes richesses. Informe-toi comme le khan de Crimée a été traité par nos voïévodes. Nous allons partir