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1572. l’attention des Russes par une vive canonnade, trouva un gué moins défendu, de sorte que le jour suivant il était sur la rive gauche de l’Oka et sur la route de Moscou……

Cette nouvelle parvint à Novgorod le 31 juillet. Le tzar, dissimulant le trouble intérieur dont son âme était agitée, donnait des fêtes et des banquets à l’occasion des noces de son beau-frère Koltovsky, et faisait noyer des enfans-boyards dans le Volkhof. Il avait encore des troupes, mais il n’était plus temps de les envoyer à la défense de la capitale. Il attend donc, dans l’inaction, des nouvelles décisives, tandis que Moscou, livrée à la frayeur, apprenait que déjà le khan désignait dans son enceinte les maisons que devaient habiter les grands de Crimée. C’était le moment de décider si le tzar courroucé avait raison d’accuser les généraux russes de lâcheté, d’insousiance, de froideur pour le bien-être et la gloire de leur patrie.

Vorotinsky, abandonnant d’inutiles retranchemens, se jeta à la poursuite de l’ennemi, parvint à l’atteindre, le força de s’arrêter et de combattre, le 1er. août, près de Molody, à cinquante verstes de Moscou. L’armée du khan s’élevait à cent-vingt mille hommes, celle des Russes était bien inférieure en nombre : la vic-