Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/254

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1572. Jean semblait n’avoir d’autre but que celui de chercher sa sûreté personnelle dans une contrée éloignée. Il fit expédier sur Novgorod quatre cent cinquante chariots chargés de trésors et partit, emmenant avec lui sa jeune épouse, ses deux fils, le tzarévitch Michel, fils de Kaïboula ; Étienne, voïévode de Moldavie ; Radoul, voïévode de Valachie ; les frères de la tzarine, Grégoire et Alexandre Koltovsky, un petit nombre de boyards, ses favoris, ses secrétaires et sa troupe d’élite. La preuve qu’il prévoyait le siége de Moscou, c’est qu’il en confia la défense aux princes Takinatof et Dolgorouky. Il laissa aussi un corps d’armée en campagne. Le plus illustre de ses capitaines, le prince Michel Vorotinsky, le boyard Schérémétief, les princes Odoïevsky et Khovansky, ses dignes compagnons d’armes, étaient campés sur les rives de l’Oka pour attendre et repousser les Tatars. Le tzar leur donna son bataillon allemand composé de sept mille hommes et commandé par Georges Fahrensbach ; mais lui-même était déjà loin de sa capitale !

À son arrivée à Novgorod, il envoya des renforts à Dorpat, à Fellin ; il attendait des nouvelles du roi de Suède, et il écrivait à Sigismond que le succès des affaires d’État dépendant du