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1571. on avait dépouillé d’anciennes familles de princes et boyards. Tout à coup la fiancée du tzar tomba malade et commença à maigrir d’une manière surprenante. On répandit le bruit qu’elle avait été ensorcelée par de secrets ennemis, jaloux du bonheur domestique de Jean. Les soupçons se portèrent aussitôt sur les proches parens des défuntes tzarines, Anastasie et Marie. On ordonna une enquête, c’est-à-dire que les menaces et les promesses furent prodiguées pour obtenir des aveux ou des calomnies. Sans avoir sur cet événement des détails circonstanciés, nous connaissons au moins les noms des victimes de cette cinquième époque des meurtres et le genre de leur mort. Cinquième époque des meurtres. Le prince Michel Temgroukovitsch, beau-frère de Jean, farouche asiatique, qui s’était quelquefois conduit en général illustre, et souvent comme le plus odieux des bourreaux, comblé tour à tour de faveurs ou d’humiliations à plusieurs reprises, enrichi et dépouillé par le bon plaisir du tzar, était chargé de poursuivre Devlet-Ghireï avec le corps des opritchniks. Il se mit en marche ; mais tombé tout à coup en disgrâce, il fut empalé ! Le boyard Jean Yakovlef, qui, en 1566, avait échappé à la mort ; Basile son frère, par qui avait été élevé l’aîné des tzarévitchs ; Sabourof, neveu de l’in-

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