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1571. s’approchèrent par un autre chemin de Serpoukof, où se trouvait Jean lui-même avec sa légion. Dans une telle circonstance il fallait de la résolution, de la grandeur d’âme. Que fit le tzar ? Il prit la fuite !…. Arrivé en toute hâte à Kolomna, il se rendit aussitôt à la Slobode Alexandrovsky, évitant de traverser sa capitale, et partit ensuite pour Yaroslavle, afin d’échapper à l’ennemi et aux traîtres, car il s’imaginait que ses généraux voulaient le livrer aux Tatars. La ville de Moscou, abandonnée, se trouvait sans troupes, sans chef, sans aucune ressource, et le khan n’en était plus qu’à trente verstes !… Dans ce pressant danger, les voïévodes arrivèrent à marches forcées des bords de l’Oka, et assez à temps pour la défendre. Mais au lieu d’aller à la rencontre des Tatars, pour les combattre en rase campagne, ils prirent le parti d’occuper les faubourgs, encombrés par une innombrable foule de fugitifs des villages environnans. Ils résolurent de s’y défendre au milieu d’édifices pressés et faciles à détruire. Chacun des voïévodes, à la tête d’un détachement, occupait une rue particulière. Le lendemain, jour de l’Ascension (24 mai), le khan fit sa première attaque contre Moscou, et, comme on aurait dû le prévoir, il fit mettre le feu aux faubourgs. Le temps était calme et