Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/226

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

phe (89). 1570. L’affreuse calamité qui désolait Moscou et toute la Russie occidentale avait retardé jusqu’alors la vengeance éclatante qu’il méditait contre cette ville.

Ambassade à Constantinople. Fidèle au principe de ne pas augmenter le nombre des ennemis de la Russie, Jean voulut éviter une guerre infructueuse avec le Sultan, dont les bonnes intentions pour l’Empire étaient propres à tenir en respect le khan de Tauride. À cet effet, un officier nommé Novossilzof se rendit en 1570 à Constantinople, pour complimenter Selim à l’occasion de son avénement au trône. Dans une lettre affectueuse, Jean rappelait à ce prince toutes les relations d’amitié qui avaient existé entre la Russie et la Turquie depuis le règne de Bajazet ; il lui témoignait son étonnement de l’invasion de l’armée ottomane dans les États russes, sans préalable déclaration de guerre, et lui offrait paix, alliance et amitié. Mon maître, disait Novossilzof aux pachas, n’est pas l’ennemi de la religion de Mahomet. Plusieurs de ses vassaux professent hautement le culte du prophète et l’adorent dans leurs mosquées : tels sont le tzar Sahim-Boulat à Kassimoff, le tzarèvitch Kaïboula à Yourieff, Ibak à Sourogik, les princes Nogaïs à Romanof ; car en Russie tout étranger vit en liberté dans sa croyance ; à