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1570. puissant tzar de Moscovie ; mais, loin d’avoir trahi notre première, notre véritable patrie, son bien-être et son salut sont l’objet de nos désirs. Nous savons que ce prince a formé le dessein de fondre, avec toutes ses forces, sur la Livonie pour en chasser les Suédois, les Polonais et les Danois. Où sont vos défenseurs ? L’Allemagne ne songe pas à vous secourir : vous connaissez l’indolence, la faiblesse de l’Empereur. Le roi de Danemarck n’oserait pas adresser au tzar un mot téméraire. Sigismond décrépit a perdu sa fierté, et tandis qu’il demande la paix à Moscou, il opprime ses sujets de Livonie. La Suède attend la vengeance de Jean, prêt à la châtier. Vous-mêmes seriez déjà assiégés si une peste cruelle, ravageant la Russie, n’avait jusqu’à ce jour empêché le tzar de s’occuper de la guerre. Il aime les Allemands ; il est issu de la maison de Bavière (77), et il vous donne parole que, sous sa domination, Revel sera la plus heureuse des villes. Choisissez un souverain parmi les princes d’Allemagne : ce n’est pas vous, mais seulement ce souverain qui dépendra de Jean, ainsi que les princes d’Allemagne dépendent de l’empereur, et pas autrement. Jouissez des douceurs de la paix, de la liberté, de tous les avantages du commerce, sans payer d’im-