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1570. notables prisonniers de Novgorod, transportés avec lui au bourg d’Alexandrovsky, y attendaient leur sentence de mort. Supplices à Moscou. Cinq mois se passèrent sans qu’il fût rien décidé à leur égard. On ordonnait de scrupuleuses investigations ; on recueillait des délations pour établir un corps de délit ; on cherchait à Moscou des complices de l’archevêque Pimen parmi ceux qui, jusque-là, s’étaient soustraits à la vengeance du tzar ; les uns siégeaient à la haute cour de justice et au conseil souverain ; d’autres jouissaient même de la faveur particulière de Jean. Viskovaty, garde des sceaux, homme habile dans les affaires d’État ; le trésorier Founikof qui, depuis sa jeunesse jusque dans un âge avancé, avait servi avec fidélité son maître et son pays ; le boyard Yakovlef, les secrétaires Stépanof et Vassilief, hommes de mérite, furent mis en état d’arrestation. Mais quel fut l’étonnement général, lorsqu’avec eux l’on vit arrêter aussi les principaux favoris de Jean : Alexis Basmanof, voïévode intrépide, mais impudent serviteur de la tyrannie ; Théodore, son fils, grand échanson, dont la belle physionomie cachait une âme noire, compagnon nécessaire au tzar dans ses débauches comme dans ses cruautés ; enfin, le scélérat qu’il afectionnait le plus, le prince Athanase Viazemsky.