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1570. surveillance dans leurs habitations. Le silence de la terreur régnait dans Novgorod. Ne pouvant deviner la cause ou le prétexte de ce châtiment, les citoyens tremblans attendaient l’arrivée du tzar.

Le 6 du même mois, jour de l’Épiphanie, Jean s’arrêta avec sa troupe à Goroditché, bourg situé à deux verstes de Novgorod (50). Le lendemain on mit à mort tous les religieux qui n’avaient point payé l’amende : ils furent assommés à coups de massue et transportés ensuite dans leurs monastères respectifs pour y être enterrés. Le 8, le tzar, accompagné de son fils et de sa légion, fit son entrée à Novgorod. L’archevêque Pimen avec le clergé et les images miraculeuses l’attendaient sur le grand pont : il voulut lui donner sa bénédiction ; Jean refusa de la recevoir et lui dit d’un ton menaçant : Homme impie, ce n’est pas la croix vivifiante que je vois entre tes mains, c’est une arme meurtrière que tu veux m’enfoncer dans le cœur. Je connais tes perfides projets et ceux de cette vile population. Je sais que vous êtes prêts à vous livrer à Sigismond Auguste ! Dès ce moment tu n’es plus à mes yeux le pasteur des Chrétiens, mais un ennemi de l’Église et de Sainte-Sophie, un loup carnassier, destructeur ; un misérable, acharné contre la couronne de Monomaque (51). Après