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buait, ainsi que le malheureux siège de Novgorod, au courroux du ciel qui ne pouvait pardonner aux Souzdaliens îa spoliation des églises de Kief, en 1169. Cette idée enchaîna sans doute son ressentiment, car il cessa de poursuivre les fils de Rostislaf ; il ne voulut point se venger du traître Yaroslaf, et lui permit de régner tranquillement à Kief, malgré le dépit de Sviatoslaf de Tchernigof, dont tout le talent politique consistait à exciter des troubles dans la famille de Monomaque. Ce prince, ayant perdu l’espoir de faire prendre les armes à André, adressa des réclamations à Yaroslaf, à l’effet d’obtenir un apanage. 1174.
Caractère artificieux du prince de Tchernigof.
« Vous m’avez, disait-il, promis, sous les murs de Vouychégorod, de me donner une province, dès que vous seriez assis sur le trône de S. Vladimir ; maintenant que vous l’occupez, sans me mêler de la validité de vos droits, je vous somme de tenir votre promesse. Nos ancêtres sont les mêmes, et je ne suis ni un Polonais ni un Hongrois. » Yaroslaf répondit séchement que ce n’était point la protection des Olgovitchs qui lui avait procuré le sceptre de Kief, et que leur famille ne devait chercher des apanages que sur la rive gauche du Dniéper. Le prince de Tchernigof garda le silence ; mais il rassemble